L’Homme du Canal ou le Nettoyage Hongrois

Couverture du livre

Présentation

La ville de Frontignan, son histoire, ses lieux particuliers comme le canal du Rhône à Sète ou la friche industrielle de la raffinerie, les activités festives et estivales telles les joutes languedociennes ou le Toro-piscine servent de cadre à ce roman à énigme...

Énigmatique, ce cadavre sans papier retrouvé dans le canal.

Énigmatique cet hôtel du centre-ville à l'apparence si tranquille...

Effrayant, le sort réservé à Katalin, cette jeune étudiante hongroise, venue parfaire son français pendant les vacances d'été.

Le fringant capitaine Valentin Martin, aidé de la sensuelle Carole Samba, médecin légiste, aura bien du mal à démêler les fils d'une sale affaire dont les ramifications dépassent les frontières.

Chapitre 1

Samedi 19 juillet, 5 h 30 Frontignan la Peyrade Canal du Rhône à Sète

César Espinasse s'était levé de bonne humeur comme à chaque fois qu'il s'offrait une partie de pêche. Visage de papé bon enfant, c'était un brave homme à la moustache fournie, comme celle de ces personnages de la troisième République que l'on voit sur de vieilles photographies. La veille, il avait méticuleusement préparé son matériel, acheté une boîte de demi-dures, son appât privilégié, préparé les bas de ligne pour ses deux lancers, dans l'espoir d'avoir une bonne pêche pour le midi. C'était un pêcheur averti et il avait acquis une bonne expérience au cours de ces dix dernières années de paisible retraite. Il connaissait parfaitement les bons coins et il savait que ce matin, avec le très léger vent d'est, le meilleur endroit serait sous le pont de la route de Balaruc, sur la D2, à l'endroit où le canal du Rhône à Sète se rétrécit, amplifiant le courant, avant l'étang de Thau.

Bien des gens croyaient que ce canal faisait partie du canal du Midi mais il n'en était rien. César se plaisait à expliquer que le Canal du Midi assurait la jonction de l'étang de Thau jusqu'à la Garonne, de Marseillan à Toulouse : il s'agissait à l'époque de relier la Mer Méditerranée à l'Océan Atlantique, via la Garonne, ceci expliquant l'appellation Canal des Deux Mers. César précisait que le canal du Rhône à Sète était un canal dont la construction était bien postérieure à celle du Canal du Midi. La raison de sa construction était des plus simples : relier le Canal du Midi au Rhône. Le creusement avait commencé seulement au début du XVIIIe siècle et la jonction avec le Rhône avait été établie en 1811 à Beaucaire. Il s'appelait alors Canal des Étangs.

C'est presque à la jonction entre le Canal et l'étang que César avait son coin de pêche. Il y aurait un peu de courant, bien apprécié par les dorades. L'aube poignait à peine, quand il stationna sa Citroën BX blanche sur le remblai au pied du pont. Il sortit son panier-siège du coffre et ses cannes. Il s'approcha de la rive. Il faisait encore une température très supportable bien que l'été se soit déjà bien installé. César savait profiter de ces moments de fraîcheur. Sur sa gauche, le canal s'élargissait à partir des vestiges de l'ancienne chaussée de la Peyrade pour former un bassin plus large qui se rétrécissait devant lui. Aucune ride ne venait troubler la surface de l'eau. Le jour n'étant pas complètement levé, il discernait à peine, au loin, un sac poubelle noir qui flottait. César maudit encore une fois ces pollueurs indélicats qui prenaient encore son cher canal pour un dépotoir. Il installa son siège et déploya sa première canne télescopique avec calme et méthode. Il vérifia la position du flotteur, coinça le fil, enfila une demi-dure sur l'hameçon et lança avec adresse. Le fil se déroula du moulinet, sans s’emmêler. César fit quelques tours de manivelle pour tendre sa ligne et cala sa canne à sa droite, dans un tube en PVC qu'il avait fixé astucieusement sur le bord de son siège. Il prépara avec la même attention son autre lancer et mouilla sa seconde ligne, un peu plus loin que la première. Le sac poubelle dérivait lentement, porté par le faible courant.

- Boudiou ! jura-t-il.

En fait, ce qu'il avait pris pour un sac en plastique dérivant semblait avoir une tête et des bras. C'était inerte : un cadavre flottait sur le ventre.

César prit son téléphone portable et appela le numéro d'urgence, en maugréant, car sa partie de pêche allait sûrement se terminer maintenant. Il aurait certainement préféré que ce fût un sac poubelle.

Le quart d'heure qui suivit fut animé par l’éclairage intermittent des gyrophares et le hurlement des sirènes, troublant le calme matinal.

Il fallut moins de cinq minutes pour que les pompiers de la nouvelle caserne de Frontignan soient sur les lieux. Le cadavre était maintenant à quelques mètres de la rive : tout proche.

- J'y vais ! fit le Major Michel Savary à son collègue, David Claunette, en enfilant sa combinaison.

Bien que Savary aimât se baigner et que l'eau fût à 23°, ce ne fut pas de gaieté de cœur qu'il prit ce bain matinal. En deux ou trois brasses dans l’eau transparente, le Major atteignit le cadavre. Il le ramena au bord sans difficulté. Claunette lui passa la civière amphibie, spécialement conçue pour ce cas de figure. Savary la glissa adroitement sous le corps qu’il sangla et son collègue l'aida à hisser ce morbide brancard. Ils le déposèrent sur le remblai.

- Sécurise le périmètre, je vais me changer, et appelle le commissariat !

David Claunette s'exécuta, appela le bureau de police de Frontignan, disposa les cônes bicolores réglementaires, déplia les barrières extensibles et déroula le ruban rétro-réfléchissant, créant ainsi une aire sécurisée où les éventuels badauds ne pourraient pas les gêner.

Roman Policier 240 pages, format 12,5 x19,5 cm, 15 € Couverture : Impression quadrichromie sur fond noir, pelliculage brillant.

Feuillets : Impression numérique noir et blanc recto verso, Papier bouffant blanc 80g, Reliure dos carré avec mors latéraux collés, double rainage d'aisance.

Imprimé en France ISBN 978-2-9538372-5-4

Première édition en 2009 / réédition en 2019 Dépôt légal : juin 2019 éd MarcoLibro.

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